Le banditisme est actuellement un probleme majeur en Haiti et en République Dominicaine. Il y a quelques jours, un ministre du gouvernement haitien a été attaqué et détroussé sur la plus grande autoroute du pays voisin. En Haiti, les kidnappings ont recommencé, et les policiers sont devenus les cibles No. 1 des malfaiteurs. Tout ceci est tres inquiétant, d'autant plus qu'il semble que l'un au moins des truands qui ont attaqué le ministre Daniel Supplice était un militaire de l'armée dominicaine.
Que faire contre cet état de choses?
Il faut de toute évidence renforcer la police des deux cotés de la frontiere. Il faut aussi que l'état dominicain prenne des mesures pour nettoyer son armée pourrie par l'argent facile de la drogue et les gains considérables du banditisme. Il faut aussi qu'en Haiti la police soit mieux supervisée et controlée.
Mais on pourrait aussi avoir recours aux organisations communautaires pour la collecte de renseignements sur les bandits.
Il faudrait enfin punir de tres lourdes peines de prison les bandits capturés, et prévoir aussi de lourdes peines contre toute personne arretée en possession d'une arme a feu illégale.
Ce sont la des mesures de bon sens. Mais pour les prendre, il faut une volonté politique et l'appui de la population.
Tuesday, December 27, 2011
Wednesday, December 14, 2011
Sur la rareté du dollar
Il y a rareté d'une marchandise sur le marché lorsque la demande pour cette marchandise est supérieure à son offre. Autrement dit, et pour simplifier, lorsque les vendeurs offrent moins de cette marchandise que ne réclament les acheteurs.
Le dollar, qui du point de vue économique est une marchandise, ne fait pas exception à cette règle. Il y a actuellement rareté de dollars sur le marché mondial parce que les acheteurs de dollars demande plus de cette devise que n'en proposent les vendeurs. Pourquoi? D'une part, parce que tous les états du monde ont besoin de dollars pour régler leurs achats et leurs dettes, et d'autre part, parce que beaucoup d'épargnants cherchent à convertir leurs économies en dollars pour en éviter la dépréciation.
En Haïti, la dollarisation à outrance de notre économie provoque une demande accrue de dollars. Non seulement le gouvernement a besoin de billets vers pour ses achats à l'étranger et le service de sa dette, mais encore, en Haïti même, les vendeurs de biens et de services exigent des règlements en dollars américains. Par exemple, si vous louez ou achetez une maison ou un appartement, le propriétaire exigera que vous le payiez en dollars. Si vous achetez une voiture, menm mereng. Tout ceci multiplie la demande pour le billet vert. En même temps, cela crée une pression inflationniste sur la gourde qui se déprécie. De plus, comme nous ne produisons presque plus, et que par conséquent nos exportations sont minimes, Il y a une hémorragie nette de devises d'Haïti vers l'étranger, ce qui aggrave la situation économique déjà délicate de notre pays.
Le dollar, qui du point de vue économique est une marchandise, ne fait pas exception à cette règle. Il y a actuellement rareté de dollars sur le marché mondial parce que les acheteurs de dollars demande plus de cette devise que n'en proposent les vendeurs. Pourquoi? D'une part, parce que tous les états du monde ont besoin de dollars pour régler leurs achats et leurs dettes, et d'autre part, parce que beaucoup d'épargnants cherchent à convertir leurs économies en dollars pour en éviter la dépréciation.
En Haïti, la dollarisation à outrance de notre économie provoque une demande accrue de dollars. Non seulement le gouvernement a besoin de billets vers pour ses achats à l'étranger et le service de sa dette, mais encore, en Haïti même, les vendeurs de biens et de services exigent des règlements en dollars américains. Par exemple, si vous louez ou achetez une maison ou un appartement, le propriétaire exigera que vous le payiez en dollars. Si vous achetez une voiture, menm mereng. Tout ceci multiplie la demande pour le billet vert. En même temps, cela crée une pression inflationniste sur la gourde qui se déprécie. De plus, comme nous ne produisons presque plus, et que par conséquent nos exportations sont minimes, Il y a une hémorragie nette de devises d'Haïti vers l'étranger, ce qui aggrave la situation économique déjà délicate de notre pays.
Monday, December 5, 2011
Une grande militante disparait
Sonia Pierre est morte dans un hopital dominicain ce dimanche 4 décembre, des suites de complications cardio-vasculaire. Elle était agée de 48 ans.
Sa mort laisse un grand vide parmi les défenseurs des droits des Haitiens vivant en République Dominicaine et les militants des droits de l'homme en général. Sonia était en effet la plus connue de tous ceux -- ils sont nombreux -- qui luttent contre l'exploitation, l'oppression et l'humiliation de nos compatriotes immigrés en peyi panyol. A ce titre, elle s'était attiré la haine des milieux racistes anti-haitiens dominicains, et des persécutions incessantes, qui n'avaient pu entamer son courage indomptable. Tous les amants de la Liberté et de l'Egalité des races, au contraire, l'aimaient et l'admiraient.
Sonia laisse quatre enfants, auxquelles je présente ici mes condoléances attristées. Je n'ai rencontré Sonia qu'une seule fois, a la Pension Margot ou elle était descendue pendant un voyage de militants dominicains en Haiti. Elle m'avait frappé par son air de solidité et de stabilité.
Il est clair pour moi que les persécutions et les menaces de mort incessantes auxquelles elle a du faire face n'ont pas été étrangères a sa crise cardiaque. Tous le militants doivent faire face a la haine des réactionnaires et des racistes, mais lorsqu'on connait la virulence et la violence du racisme anti-haitien dominicain, l'on imagine qu'il a fallu a Sonia un courage peu commun pour continuer a lutter jusqu'a ce que le corps ne puisse plus tenir...
Adieu, Sonia.
Sa mort laisse un grand vide parmi les défenseurs des droits des Haitiens vivant en République Dominicaine et les militants des droits de l'homme en général. Sonia était en effet la plus connue de tous ceux -- ils sont nombreux -- qui luttent contre l'exploitation, l'oppression et l'humiliation de nos compatriotes immigrés en peyi panyol. A ce titre, elle s'était attiré la haine des milieux racistes anti-haitiens dominicains, et des persécutions incessantes, qui n'avaient pu entamer son courage indomptable. Tous les amants de la Liberté et de l'Egalité des races, au contraire, l'aimaient et l'admiraient.
Sonia laisse quatre enfants, auxquelles je présente ici mes condoléances attristées. Je n'ai rencontré Sonia qu'une seule fois, a la Pension Margot ou elle était descendue pendant un voyage de militants dominicains en Haiti. Elle m'avait frappé par son air de solidité et de stabilité.
Il est clair pour moi que les persécutions et les menaces de mort incessantes auxquelles elle a du faire face n'ont pas été étrangères a sa crise cardiaque. Tous le militants doivent faire face a la haine des réactionnaires et des racistes, mais lorsqu'on connait la virulence et la violence du racisme anti-haitien dominicain, l'on imagine qu'il a fallu a Sonia un courage peu commun pour continuer a lutter jusqu'a ce que le corps ne puisse plus tenir...
Adieu, Sonia.
Thursday, December 1, 2011
Un beau roman...
Il faut lire le roman de Marie-Thérèse Labossière-Thomas, Clerise d'Haiti.
Ce roman est l'histoire d'une timoun kay, une petite fille pauvre confiée par ses parents à une famille riche des Cayes pour travailler contre le gite et le couvert. Thomas n'emploie pas le terme courant de restavek pour désigner ce qui est, de l'avis de nombreux auteurs, une situation d'esclavage dont sont victimes des milliers d'enfants -- en majorité fils et filles de paysans -- en Haiti, car selon elle, ce terme n'était pas emplyyé aux Cayes à l'époque.
Clerise est employée chez une famille aisée des Cayes qui la traite bien, ce qui, on le sait, n'est pas la règle. L'auteur fait une description saisissante de la quantité de travail exigée de la petite fille, qui se lève avant tout le monde et se couche tard, bourriquant toute la journée, et montre qu'au contraire, les enfants de ses patrons n'ont qu'à aller à l'école et à jouer. Sa peinture de la vie aux Cayes et des moeurs de province est éclatante d'authenticité. Sa délicatesse, ausi, car lorsque Clerise, devenue jeune fille, sera violée par une brute sans conscience et engrossée. elle évite de se lancer dans une description "réaliste" du viol et suggère seulement par petites touches toute la brutalité de l'acte et toute la peine qu'il cause. Heureusement, Clérise fera la connaissance d'un bon gason, Désil, qui l'épousera et adoptera la petite fille issue du viol.
Il y aurait tant à dire sur ce magnifique roman que l'on écrirait des pages et des pages. Disons tout de même que l'atmosphère de terreur de l'époque duvaliérienne est excellemment rendue, et que ceux qui ont vécu ce temps-là retrouveront la constante tension, la peur maladive de parer, la peur de même croiser le regard d'un macoute, l'obsession d'une dénonciation et de ses conséquences, dont nous avons fait l'expérience au cours de ces terribles années soixante. Je laisse le lecteur le soin de découvrir seul la suite du roman.
Un grand bravo à Thésy et à Teddy Thomas, qui a traduit en français le roman écrit originalement en anglais.
Ce roman est l'histoire d'une timoun kay, une petite fille pauvre confiée par ses parents à une famille riche des Cayes pour travailler contre le gite et le couvert. Thomas n'emploie pas le terme courant de restavek pour désigner ce qui est, de l'avis de nombreux auteurs, une situation d'esclavage dont sont victimes des milliers d'enfants -- en majorité fils et filles de paysans -- en Haiti, car selon elle, ce terme n'était pas emplyyé aux Cayes à l'époque.
Clerise est employée chez une famille aisée des Cayes qui la traite bien, ce qui, on le sait, n'est pas la règle. L'auteur fait une description saisissante de la quantité de travail exigée de la petite fille, qui se lève avant tout le monde et se couche tard, bourriquant toute la journée, et montre qu'au contraire, les enfants de ses patrons n'ont qu'à aller à l'école et à jouer. Sa peinture de la vie aux Cayes et des moeurs de province est éclatante d'authenticité. Sa délicatesse, ausi, car lorsque Clerise, devenue jeune fille, sera violée par une brute sans conscience et engrossée. elle évite de se lancer dans une description "réaliste" du viol et suggère seulement par petites touches toute la brutalité de l'acte et toute la peine qu'il cause. Heureusement, Clérise fera la connaissance d'un bon gason, Désil, qui l'épousera et adoptera la petite fille issue du viol.
Il y aurait tant à dire sur ce magnifique roman que l'on écrirait des pages et des pages. Disons tout de même que l'atmosphère de terreur de l'époque duvaliérienne est excellemment rendue, et que ceux qui ont vécu ce temps-là retrouveront la constante tension, la peur maladive de parer, la peur de même croiser le regard d'un macoute, l'obsession d'une dénonciation et de ses conséquences, dont nous avons fait l'expérience au cours de ces terribles années soixante. Je laisse le lecteur le soin de découvrir seul la suite du roman.
Un grand bravo à Thésy et à Teddy Thomas, qui a traduit en français le roman écrit originalement en anglais.
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