Sunday, January 29, 2012

Les Barrieres du Ciel

L'Or Noir de ta chevelure chasse les sortilèges Entre Bételgeuse la Douce et Fomalhaut l'insolente, le poteau mitan de l'Amour gouverne l'infini Qui es-tu donc et que veux-tu de moi Mulâtresse opulente aux portes de l'Abime ?
Tu es venue, tu as vu et tu m'as pris, petite fille rieuse qui tiens l'Infini dans sa petite main Que puis-je faire contre la torture de ton regard d'émeraude Trésor Que me laisseras-tu faire puisqu'ici tu commandes ? Parle a ton humble esclave permets-lui au moins de baigner tes petits pieds de ses larmes salées...
Puisse le vieux Serpent, symbole d'antique Sagesse, te pardonner les fers qu'une belle nuit tu me mis Princesse d’ébène obscur qui jamais ne mentis tu as jeté mon corps en de noires oubliettes Je me meurs de Toi, O Déesse Lumineuse et tu ne vois ma douleur ni n'entends point ma voix
Je meurs d'aimer une Ombre évanescente car je ne peux plus vivre l'absence lourde escarpée de tes yeux de cristal
O mon Aimée sans corps irréelle et avide qu'importe mon amour dans ta béate satiété
Et pourtant je t'aime est-ce si bête que tu ne puisses le comprendre ???

A Ma Bien-Aimée


A MA BIEN AIMEE

.

La femme me frappe au ventre. Je ne peux résister aux petites chéries je les vois et mon cœur bat si fort si fort je voudrais mourir et la mort ne veut pas de moi, la Garce... Elle serait la bienvenue car je me sens mourir a chaque fille a laquelle je parle et je ne meurs pas et cette bande cruelle qui m' assaille tout le temps que faire Seigneur je deviens fou pardonnez moi mes péchés et pardonnez moi aussi d 'aimer pécher et d' aimer toujours et encore je deviens fou je n ai plus la tête sur mes épaules et pourtant je vis O femme que je t' aime et voudrais te haïr...

Que serais je sans toi qui es le Chemin le But la Vérité et la Vie ? O mon amour toi seule existe avec ta grosse chatte qui me rend dingue je suis malade d' amour d' amour pour toi O ma pureté je n' ai d' autre boussole que ton corps d'Erzulie Fréda Dahomey d' autre direction que ta féminité O ma beauté O ma douceur la plaie béante de mon âme ne se cicatrisera qu' au creux de ton cœur...

Qu'au creux de ton cœur mon amour toi seule existe je te hais et ne puis me passer de te voir...

Tu es la Voie et cette Voie solitaire mais Royale monte en moi comme une mer. Tu es le But tu es la Maison de mon âme et je voudrais me voir mort de tant t'aimer...

Si l'on me demandait pourquoi je t'aime, je ne saurais mon amour que répondre. Tu n'es pas plus belle qu'une autre, tu n'es ni riche, ni spécialement intelligente tu es un visage d'ange sur un corps de putain Et pourtant je t'adore a en perdre le souffle O ma chaine et mon boulet O mon maitre et ma croix Que puis-je faire sans toi O douceur O poison...

deux

Mon Amour nous n'irons pas voir si la rose est éclose au soleil de notre désir Nos roses a nous ce sont nos corps qui s'entendent comme larrons en foire O mon bébé tes coups de reins sont pires que le démentiel Goudougoudou Mon bois s'accorde a ton corps comme l'archet au violon et la musique de tes reins élastiques me viole comme une pucelle en chaleur O aimée qui es-tu d’où viens-tu que la magie de tes mots volubiles m'assassine de la sorte O amour que fais-tu sur Terre pour me faire connaitre et le Ciel et l'Enfer ?
Que m'importe que je meure si c'est en toi ma Douce plongé dans la splendeur forride de ta chair de Négresse Tu es mon Enfer et ma Joie mon Alpha et mon Oméga
M'importe t-il que tu me comprennes en ce temps de mitrailleuses ? Nous sommes tous des morts en sursis perchés sur la dunette d'un vaisseau spatial en mal de renouveau
Nous nous aimons Trésor mais pour combien de Temps ? Notre Amour si vivant a la merci des bombes dont ne nous protègent ni tranchées ni bunkers ni même le titane voire l'acier bien trempé
Je te couve des yeux, ivre du désir féroce de te protéger mais nulle armure nul haubert nul heaume n'est a l'épreuve du Massacre qui ne connait Trésor ni Lois ni Limites
Et quand bien même j'étais Guerrier invulnérable serait donc mon armure a l'épreuve de ta petite voix de tête qui m'enivre et m’affole ? Mon Aimée si tu connaissais ton Pouvoir je serais cire molle entre tes petits doigts

trois

La belle Hélène pour qui moururent tant de braves guerriers ne se peut comparer ni au cœur ni a l’âme de mon trésor caché qui tangue, roule et chavire sous l'ouragan du plaisir

Montréal, 14 janvier 2012




Lamento
Jdi ménia, chto ia virnous (K. Simonov)

Tu es partie
Un matin
Et tu n'es jamais revenue
Le grand quénépier
Dans la cour
A perdu toutes ses feuilles
Et les fruits du manguier ne sont bons qu'a jeter
Pourquoi cela ? Pourquoi toi ?
Que t'ai-je fait ?
Pourquoi la mort refuse-t-elle donc de venir ?
Elle me serait douce puisque tu n'es plus la
Il est fini le temps des rires

A toi, toujours...




Nitchévo...

Cœur et âme
Nuit et brouillard
Neuf années
Nous n'avions que neuf années
Et quelquefois
Neuf années
C'est toute la vie...


Poemes pour Toi


Lamento
Jdi ménia, chto ia virnous (K. Simonov)

Tu es partie
Un matin
Et tu n'es jamais revenue
Le grand quénépier
Dans la cour
A perdu toutes ses feuilles
Et les fruits du manguier ne sont bons qu'a jeter
Pourquoi cela ? Pourquoi toi ?
Que t'ai-je fait ?
Pourquoi la mort refuse-t-elle donc de venir ?
Elle me serait douce puisque tu n'es plus la
Il est fini le temps des rires

A toi, toujours...




Nitchévo...

Cœur et âme
Nuit et brouillard
Neuf années
Nous n'avions que neuf années
Et quelquefois
Neuf années
C'est toute la vie...


Friday, January 20, 2012

In Memory of Max Charlier (Maxon)

by K.C.


On October 6, 2011, Max Charlier was mortally burned at the age of 62 at St. Mary`s Hospital in Montreal.

The man who his relatives and friends called Maxon had since his early teenage years worked with peasants, promoting literacy and education, building homes for them and mobilizing people to defend their fundamental rights. Thus he became inevitably one of the numerous victims of the Duvalier's bloodthirsty dictatorship.

Maxon spent 9 long months in jail in inhuman and degrading conditions: he was tortured and deprived of all basic necessities. He carried in his body and soul the scars of this detention for the rest of his life.

When Max Charlier was eventually released with other political prisoners on December 24, 1976, and illegally expelled from Haiti, he arrived in Paris starving, gaunt and sickly, with a high fever. He weighed less than 100 pounds despite his lengthy frame of almost 7 feet. He was hospitalized in France and gradually regained his health. He came to Canada where his mother was living. He returned to Haiti after the fall of Baby Doc and lived in Gonaives with his spouse Gérarda Elysée, and continued his work with the grassroots organizations.

He was taken ill and returned to Montreal where he was hospitalized at St. Mary's Hospital.
When speaking about Maxon, it is impossible to forged his beloved mother Ghislaine Rey Charlier, author of an anthology of the Haitian novel and of a renowned historical novel, and his two brothers, André, a well-known journalist and poet, and Jacques, a renowned poet and play producer.

During his last years, Maxon was sheltered by his mother who encouraged him when he faced the demons of his long detention. Even though she was 93 years old, she continued to surround him with love and attention, retuning the love he had ever shown her since his childhood.

Their only riches was the passion they shared for literature and their beloved homeland Haiti and its vibrant culture. They were mutually uplifted and joyous when writing and conversing on their readings, or when they exulted in the history of their native country, contributing their support whenever possible.
Maxon will be remembered for his writings and his acting with Roland Menuau, and also his playing with the Black Theater Workshop.

His life must be recorded as an illustration of human values lived unselfishly, and his perennial humor in the face of overwhelming adversity; his life is a story of patriotism and altruism which today are all too often relegated in the shadows, if not totally abolished.

His tragic death is also a reminder of the ongoing suffering of the victims of the Duvalier regime. He is survived by his loving wife, his children and family.

Two manuscripts of Maxon will soon be published.

Thursday, January 19, 2012

Notre Haiti

par Ghislaine Charlier

Comme disait le grand Jean-Jacques Dessalines en 1804,  le pays est à nous.
Sauf qu’on n’a cessé de nous le faire payer ... cher, aujourd’hui plus que hier... Quand cela cessera-t-il?

On nous parle d’entente, de réconciliation, de fraternité, d’union avec les affameurs, les assassins du peuple haïtien... C’est vraiment trop tôt. Il faut d’abord que cesse l’emploi de tout ce qui le mène à sa suppression. Après, on verra.

Ce que l’on ne pardonne pas à notre Haïti, c’est sa capacité de résistance, d’abord à l’esclavage, puis à toutes les oppressions nationales et étrangères. Aux yeux des oppresseurs, il semble scandaleux que des Africains esclaves ayant fui dans les montagnes, aient incité les Indiens à la révolte; que la colonisation ayant pris corps, ils aient installé une petite société rebelle au Bahoruco, Boko en Créole, et ailleurs à travers nos montagnes. Qu’au beau milieu de leurs villes et de leurs plantations, hommes et femmes leur aient résisté de manière clandestine; que les affranchis aient réclamé leurs droits les armes à la main et que les esclaves se révoltent en masse et mettent leur pouvoir en péril par l’ascension du grand Toussaint Louverture. Et enfin le comble, que ses partisans et ceux de son ennemi André Rigaud s’entendent contre eux pour s’emparer du pays et en faire leur patrie. Cela, ils ne l’ont jamais digéré et c’est la raison pour laquelle, ayant inventé le préjugé de couleur, ils aient infecté toutes les classes sociales du pays en les persuadant que plus on s’éloigne de la couleur noire de la peau, meilleur on est, ce qui est d’une évidente stupidité. Le Noir existe partout dans la nature.

Allons-nous encore une fois nous laisser mettre en esclavage? Cette fois sous couvert d’aide et autres prétextes? Un jour, la lutte sera à l’échelle mondiale, non plus à celle d’un tiers d’ile, voire d’un continent. Les meilleurs d’entre nous y trouveront leur place. Lutte pacifique, incessante et, à la longue, certainement victorieuse sur toute notre planète.

En attendant, Vive Haïti!

Saturday, January 14, 2012

Tout le Monde n'est pas Vendu (3)

par Ghislaine Charlier

La République Dominicaine, dont on nous vante la réussite (au profit de qui?), n'a pas manqué de connaitre des jours pénibles. Voir l'Aperçu... d'Etienne Charlier en ce qui concerne la messe de quatre heures sous la colonie et Roger Gaillard à propos du président dominicain qui écrivait à un président d'Haïti "Je suis le président d'un pays pauvre, vous le président d'un pays riche". Il faut ne rien connaitre de l'Histoire ou n'y rien comprendre pour ignorer que nul n'est à l'abri du malheur individuel ou collectif.

Quant à moi, je viens de recevoir deux exemplaires du magnifique calendrier consacré aux coupeurs de canne haïtiens dans la Dominicanie de nos jours. C'est une initiative du Comité Québécois pour la reconnaissance des droits des travailleurs haïtiens en R.D. a l'occasion de son 25è anniversaire. L'hommage à Sonia Pierre m'a émue. Les belles photos m'ont vivement touchée. Notre pays a encore des enfants dignes de lui et des amis humanistes. Comment les remercier de leur aide? Un peu d'argent au plus tôt pour soutenir leur action, mais n'est-ce pas trop peu? Encourager les gens de cœur dont regorge notre cher Québec est le moins que puissent faire ceux qui aiment encore leur terre natale.

Inciter les autres à faire ce que je ne puis plus accomplir a l'approche de mes 94 ans, je le fais avec joie.

Vive les syndicats, les activistes et tous ceux qui défendent la vérité, la justice et la fraternité.

Vive notre très cher Québec

Ghislaine Charlier
Mtl, 2 janvier 2012

Friday, January 13, 2012

Tout le Monde n'est pas Vendu (2)

par Ghislaine Charlier

Il y a eu également Jolibois que j'ai vu s'adresser a la population de Jérémie, juché sur un camion en pleine Grand'Rue. Lui aussi s'exprimait en Créole. De plus, comme il parlait espagnol, il a parcouru l'Amérique Latine, toujours pour défendre Haïti. On sait comment le gouvernement de Vincent s'est débarrassé de lui en l'enfermant dans l'infâme cachot appelé le jolibois et dans lequel on ne peut ni rester debout ni se coucher. Lorsqu'il se mourait, on l'a transféré à l'asile psychiatrique. Juste retour des choses, le ministre qui avait donné l'ordre de construire ce cachot infernal y a fait un trop bref séjour après s'être brouillé avec le monstre au pouvoir. Sous Papa Doc, Etienne Charlier fut lui aussi emprisonné au jolibois.

Comme le disait le président Fignolé, « nou poko fin wè, nou fenk kare wè ». Hélas! Mais jou va, jou vyen, il n'est que d'attendre. Sans toutefois se contenter de voir passer l'orage!

Tout le Monde n'est pas Vendu (1)

par Ghislaine Charlier

Ce n'est pas vrai que les Haïtiens du pays sont amorphes ou patatistes. Évidemment, les collabos y existent comme partout et sont très bruyants, histoire de recruter des imitateurs zélés. Leur but aux uns et aux autres est d'avoir accès aux restes de l'exploiteur. Cependant, au cours des jours sombres de l'Occupation Américaine,  même des bourgeois ont donné de l'argent pour alimenter la lutte des défenseurs de l'Indépendance.

Un Candio a parcouru le pays en chantant dans la langue du peuple contre la mainmise étrangère, Borno et consorts. J'avais huit ans lorsque ma mère nous a emmenés, ma sœur Aliette et moi, l'entendre. Voici comment on élève des patriotes, au lieu de faire des apatrides de ses descendants.

Wednesday, January 4, 2012

A brief history of Haiti 1) Discovery by André Charlier

At the end of the XVth century, Western Europe was slowly pulling out of the Middle Ages. The shoulder yoke, stern rudder and compass were already improving land and sea transportation. Africa's West Coast was being re-discovered by Portuguese seafarers. Indeed, the infamous African slave trade had begun, in the Year of Our Lord 1441, with an expedition sent by Prince Henry the Navigator.

Up to then, Europe's main route for importing exotic products -- principally silk and spices -- had been overland, from China and India through Central Asia, Turkey, Byzantium and ultimately the merchant city-states of Italy. But in 1453, the Turkish army of Sultan Mehmet II took Byzantium by storm. This key city was forever lost to Western Europe. It became, and still is, the main city of Turkey. The doorway to Asia was slammed shut.

The Portuguese then endeavored to round the huge African continent. But a middle-aged Genoese pilot, Christopher Columbus, conceived the project of reaching Asia by sailing straight out into the Atlantic Ocean -- westward into the unknown. In his native city of Italy, nobody would support, let alone finance, such a crackpot enterprise. But King Ferdinand of Aragon and Queen Isabella the Catholic, sovereigns of newly independent Spain, accepted to help him launch a modest expedition. The conquest and destruction of the New World's original civilizations had begun.

Early in the morning of December 6, 1492, the Arawak people of Haiti saw three strangely shaped vessels full of ghostly white, bearded men, on the waters of what is now known as St. Nicholas Bay. When the bearded ghosts came ashore, no one could understand their barbarous language -- Spanish. But ghosts or not, they were guests, and had to be welcomed.

Sunday, January 1, 2012

Apye Nou Ye

Adieu 2011, et sans regrets. Bonjour 2012!

De quelle couleur est l'année Nouvelle, sinon d'Espoir, cet espoir qui nous colle aux os comme une peau trop juste, qui nous empêche de mourir? L'espoir fait vivre, vivre pour ne pas mourir, même si l'on ne mange pas, même si l'on dort sous un prélart, et même si quelquefois, l'amour a un arrière-gout de fiel...

L'espoir fait vivre, il nous faut espérer, espérer contre l'évidence même du désespoir, espérer contre le ventre vide qui demande grave, espérer contre les cailloux tranchants qui déchirent les pieds que ne protègent plus les chaussures aux semelles disparues, espérer contre les violeurs, contre les voleurs, contre les kidnappeurs, contre les employés publics aux doigts trop longs, contre les camionnettes et les bus qui n'en peuvent plus et veulent mourir, espérer contre le désespoir qui nous assaille au cœur des nuits trop longues et des matins sans café...

Espérer envers et contre tous, en avant devant et puis Vive Salnave!