A la bataille de Vertières, nous avons obtenu notre indépendance politique, mais pas notre indépendance économique. En effet, notre pays est resté piégé dans les filets du marché mondial capitaliste. Il ne pouvait en être autrement, car Haïti ne produisait et n’exportait que des denrées agricoles, et était dans l’obligation de se fournir en produits manufacturés sur le marché mondial, où les grandes puissances de l’époque dictaient leur loi.
Le terme d’ìndépendance intégrale en ce qui concerne Haïti de 1804 à 1806 ou 1825 ne convient pas. Il ne décrit pas la réalité. Notre indépendance politique était alors bien réelle. C’est elle qui permit à Dessalines d’aider Miranda, à Pétion d’aider Bolivar, et à Boyer d’unifier l’ile. Mais notre indépendance économique n’existait pas. Ce qui va se passer pendant tout le XIXe siecle et jusqu’à 1915, c’est la liquidation progressive de notre indépendance politique, et la mainmise brutale sur ce qui restait de notre éecnomie, pour aboutir à l’Etat mendiant et dépendant que nous sommes aujourd’hui.